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jeudi 7 avril 2016

9 Avril : Soutien à la Nuit Debout et Mobilisation contre la Violence d'Etat en Colombie


Samedi 9 avril 2016
RDV A 14H PLACE DE LA REPUBLIQUE
Devant le GoSport


Ce 9 avril, date historique des débuts de la Guerre en Colombie et journée de commémoration des victimes du conflit colombien, sera également un jour de grande mobilisation en France contre la réforme du code du travail et contre la répression étatique envers la société civile. C’est l’occasion, alors, de rassembler les luttes des peuples français et colombien et du monde entier, favorables à la paix, à la justice sociale et aux droits humains et de dénoncer ensemble les persécutions et les crimes commis contre les activistes sociaux et politiques à travers le monde.

Le Festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale appelle les colombiennes et colombiens résident-e-s à Paris à se joindre au cortège « Tou-te-s ensemble pour la fin de la guerre en Colombie : journée de soutien à la #NuitDebout et de mobilisation contre la violence d’Etat » ce samedi 9 avril à 14h à Place de la République. RDV devant le GoSport 10, Place de la République 75011.

Tou-te-s pour la Démocratie! 
Construisons une culture de paix!

La Colombie soutient la #NuitDebout
Tou-te-s ensemble contre la violence d'Etat
Pour la fin de la guerre en Colombie
Con el fin de la guerra #GanaColombia
Hommage Aux Victimes De La Guerre En Colombie


#NuitDebout 
#9DeAbrilxLaPaz

#‎elaguaesnuestra
#SiSeAcabaLaGuerra #GanaColombia
#PazCompleta



L’eau est un droit pour l’humanité, non pour les multinationales


Le Festival pour la Paix en Colombie - Mémoires et justice sociale - soutient la Campagne pour la défense des sources hydriques de la Terre : "L’eau est un droit pour l’humanité et non pour les multinationales".
« C'est seulement quand le dernier arbre trupillo sera sec, le fleuve Rancheria assassiné et la dernière araignée anéantie, que tu te rendras comptes que le charbon, tu ne peux pas le manger ». 

A Wounmaikat, territoire du peuple indigène Wayuu, localisé dans le département de la Guajira au Nord de la Colombie, en moins de cinq ans, environ 5 000 filles et garçons Wayuu sont mort de faim, à cause de symptômes liés à la malnutrition et aux problèmes respiratoires. Malgré tout, le Cerrejon, mine de charbon à ciel ouvert la plus grande du monde, utilise 17.000 millions de litres d’eau pour garantir ses opérations quotidiennes d’exploitation. En réponse à cela, les Autorités Nacionales de Licences Environnementales (ANLA) en Colombie, laissent l’entreprise minière propriété de Glencore (Suisse), BHP Billiton (Royaume Unis) et Anglo American (Australie), dévier le ruisseau « Bruno », qui constitue l’un des affluents les plus important du fleuve Rancheria. 

Au secours !!! C’est toute une génération du peuple Wayuu qui est assassinée !

Face à cette situation d’urgence imminente, nous femmes et hommes Wayuu, lançons un appel à la solidarité nationale et internationale. Nous lançons un cri d'appel à nos ami(e)s, ainsi qu’à toutes les personnes solidaires dans le monde entier afin qu’ils soutiennent cette campagne#‎l‬’eauestànous. Il faut stopper le massacre de nos fleuves ancestraux, récupérer nos sources hydriques pour la protection de Wounmaikat notre Terre et pour la mémoire des enfants Wayuu morts de faim et de soif tandis que l’exploitation de charbon utilise l’eau potable qui devrait servir à les alimenter.

Avec des poupées déshabillées !!!

Le 9 Avril, jour de la commémoration nationale des victimes en Colombie, nous vous invitons à manifester dans le monde entier, dans des lieux emblématiques de la ville où vous vous trouverez, portant avec vous une poupée déshabillée pour honorer la mémoire des filles et des garçons Wayuu assassinés dans l’espoir que le monde sache que c’est toute une génération de Wayuu qui a été sacrifiée !

Nous demandons à l’Etat colombien :

1. Le respect du jugement ordonné par la Cour Constitutionnelle T-256/15 qui ordonne l’adoption d’un plan, de façon définitive, qui assure la distribution, l’accès et la qualité de l’eau potable pour les communautés indigènes et afro descendantes du sud de la Guajira qui sont affectées par la sécheresse et le manque de liquide vital face auxquels la mine a des responsabilités. 

2. Le respect des Recommandations Générales émises en août de l’année 2015 par le comité pour l’élimination de la discrimination raciale - CERD, en particulier celle qui recommande à l’Etat colombien de donner la priorité à la potabilisation de l’eau pour l’usage humain, afin d’assurer que l’usage de l’eau par l’industrie minière ne porte pas préjudice à l’accès de celle-ci aux peuples indigènes. Ainsi que l’ouverture du barrage El Cercado et le respect de l’auto 004 de 2009 qui protège les peuples indigènes en risque d’extinction. 

3. Des actions immédiates afin de mettre en place les moyens de préventions octroyés le 11 décembre de 2015 par la Commission Interaméricaine de Droits Humains (CICH) en faveur des enfants et adolescents des communautés appartenant ethniquement au peuple Wayuu d’Uribia, Manaure, Riohacha et Maicao afin de résoudre les problématiques de la dénutrition infantile, du manque d’eau et de l’accès au un bon service de santé.
# l’eauestànous 
#9DeAbrilxLaPaz
 
L’eau est un droit pour l’humanité 
et non pour les multinationales !!! 
 
 

lundi 4 avril 2016

Déclaration Finale. 3ème Festival pour la Paix en Colombie - Mémoires et Justice Sociale


Pour la troisième fois, le Festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale nous a réunis à Montreuil, près de Paris, avec une espérance renouvelée suite à l’annonce du début de la phase publique de dialogues avec la guérilla de l’ELN et aux avancées et accords partiels atteints avec les FARC-EP.

Ce furent trois jours pleins de joie, de musique, de poésie, d’expressions artistiques et de débats politiques autour des points essentiels des agendas de discussion, qui ont permis un échange d’idées entre celles et ceux d’entre nous qui vivent en Europe et celles et ceux venus de Colombie, invités par le Festival.

Migrants, exilés colombiens et citoyens européens, nous avons eu l’opportunité de réfléchir sur l’exil, sur les prisonniers politiques, les territoires, les victimes, la situation des migrants économiques, le rôle des médias et nos manières de contribuer au processus de paix en Colombie, en soulignant la présence de la Femme dans tous ces espaces.

Les analyses, les témoignages, les débats, les conversations, les rituels et les oeuvres d’art que nous avons partagés pendant les trois jours du Festival nous amènent à déclarer que :

  • Dans cette fête de la paix, le fil d’or qui nous unit, c’est celui que tissent les chants, les arts, la poésie, la pensée diverse, afro-descendante, paysanne et indigène, le regard académique et la simplicité citoyenne. Nous voyons clairement que notre pays a besoin d’un grand projet d’art et de culture qui nous raconte ce que nous avons vécu pendant les années cruelles de la guerre. Nous avons besoin d’une mémoire poétique publique qui transforme le vécu de la tragédie et la douleur, en force pour reconstruire la vie et le pays. Un pays qui ne connait pas ce qu’il a vécu peut être condamné à le répéter.
  • L’annonce du début de la phase publique de dialogues avec la guérilla de l’ELN et les avancées et accords partiels atteints avec les FARC-EP nous remplissent d’espoir, nous allons mettre toute la force de nos solidarité pour que ces deux tables de négociation, comprises comme un seul processus de paix, puissent arriver à bon terme.
  • Le Festival a constitué un espace de rencontre de volontés multiples qui ont rendu possible ce rêve collectif et nous continuerons à semer des germes de générosité pour la paix. Nous travaillerons pour favoriser les espaces nécessaires permettant de matérialiser ce souhait.
  • Nous nous engageons à continuer à assurer un suivi et une veille sur les accords, particulièrement, pour protéger la vie de celles et ceux qui les signent.
  • Nous évoquons avec joie la réalisation du Festival “Voces por la Paz” qui a eu lieu simultanément à Bogotà et les diferentes actions en faveur de la paix.
  • Nous souhaitons dénoncer la situation inhumaine, le surpeuplement et l’abandon soufferts par près de 10.000 prisonniers et prisonnières politiques. C’est avec tristesse que nous avons reçu la nouvelle de la mort récente de plusieurs d’entre eux.
  • Nous sommes très inquiets face à l’augmentation des actions armées mises en oeuvre par les structures paramilitaires qui constituent  la principale menace contre le processus de paix. Ils sont en train d’attaquer les artisans de la paix, comme dans l’attentat souffert par Piedad Córdoba. Nous voulons affirmer notre solidarité avec elle et l’assurer de toute notre affection.
  • Nous invitons la société colombienne en général à l'unité dans la construction d’une paix qui nous remplisse d’enthousiasme et de joie, sur la base de la justice sociale.
  • Comme l’immense majorité des colombiennes et colombiens qui réalisons le Festival, nous aspirons à ce que l’actuel processus de paix avec les insurgés mène à la fin du conflit armé et que les conflits sociaux, politiques, économiques et culturels trouvent un chemin humain et démocratique de résolution.

samedi 2 avril 2016

COLOMBIE: Entre l’espoir de paix et l’élimination de ses artisans et artisanes

Alors que nous participons au 3ème Festival pour la Paix en Colombie, Mémoires et Justice Sociale, en soutien au processus de paix en Colombie avec les guérrillas des FARC-EP et de l’ELN, nous sommes profondemment touchés par les faits de violence commis par les groupes paramilitaires dans différentes régions de Colombie.
 
Nous avons appris la nouvelle de la tentative d’attentat à Quibdo contre l’ex sénatrice PIEDAD CORDOBA RUIZ. Cette situation met en évidence le degré de persécution auquel est confronté le Mouvement de la Marche Patriotique dont déjà 117 membres ont été assassinés.
 
Nous sommes préoccupés et indignés par le fait que différentes personnes du Congrès des Peuples, du MOVICE, des Demandeurs de Terres et des membres d’organisations sociales et populaires sont menacés et assassinés par des structures paramilitaires.
 
Nous sommes interpelés par l’obstination des médias et de certaines autorités de l’Etat colombien à nier l’existence des groupes paramilitaires. Il est inadmisible que des secteurs politiques et armés répondent au désir de finaliser la guerre avec des mobilisations armées et des marches contre le processus de paix.
 
Le 3ème Festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale qui a lieu en ce moment à Montreuil exige que le Gouvernement Colombien mette en place les instruments juridiques, politiques et sociaux pour protéger la vie des artisan-e-s de paix et des défenseur-e-s des droits humains. Nous demandons aux autorités et au Ministère Public d’identifier, enquêter et sanctionner les auteurs matériels et intellectuels de ces attentats, assassinats et actions violentes. Nous exigeons que l’Etat colombien condamne publiquement ces structures armées et politiques.
 
Nous lancons un appel à la Communauté Internationale afin qu’elle manifeste de la manière la plus large sa solidarité en exigeant du Gouvernement Colombien qu’il garantisse la protection du mouvement social pour la paix en Colombie.
 
 

mardi 15 mars 2016

Contre les assassinats de dirigeant(e)s des mouvements sociaux au Honduras et en Colombie


L'association France Amérique Latine, le Festival pour la Paix en Colombie - Mémoires et Justice Sociale et le Collectif Alerte Honduras se joignent pour condamner les assassinats qui ont secoué ces pays depuis le début du mois de mars.

RASSEMBLEMENT
Samedi 19 mars à 15h00, Place de la République


HONDURAS

Berta Cáceres, cofondatrice du Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH), a été assassinée le 2 mars 2016 à son domicile de La Esperanza. Ce meurtre s’ajoute à la longue liste de crimes commis contre le peuple hondurien, en particulier depuis le Coup d’État du 28 juin 2009, qui a marqué une recrudescence d'attaques ciblées contre ceux qui luttent pour la préservation de l’environnement, contre les organisations paysannes et les organisations autochtones.

Lire la suite: http://www.alerte-honduras.org/la-resistance/le-copinh/87-copinh-ils-ont-tue-berta-caceres-mais-sa-lutte-continue

COLOMBIE

Les assassinats du jeune Klaus Zapata, leader communautaire, étudiant et militant de la Jeunesse Communiste Colombienne (JUCO) et de l’Union Patriotique, ainsi que de William Castillo, leader paysan du Bagre (Antioquia), de Marcela Tombe, leader paysanne du Tambo (Cauca) et d’Alexandre Oime, gouverneur indigène du Cauca, sont un message effrayant pour le futur de l’accord. Il ne peut y avoir de processus de réconciliation tant que les forces sociales et démocratiques continuent à être noyées dans le silence et l’impunité.

Lire la suite: http://festivalpourlapaixencolombie.blogspot.fr/2016/03/sur-lassassinat-des-leaders-sociaux.html


samedi 12 mars 2016

Sur l’assassinat des leaders sociaux Klaus Zapata, William Castillo, Alexander Oime et Maricela Tombe

Déclaration du Festival pour la Paix en Colombie 
– Mémoires et Justice sociale 

Les dés en sont jetés. Tout semble affirmer que l’Accord est incontournable : Le récit plein d’espoir et de possibilités de réconciliation que nous offrent les accords de la Havane, dessine une perspective radicalement différente, autre que celle des batailles et des morts. Mais il nous interpelle car il exige de chacun de nous un grand engagement éthique et politique face aux exigences du présent et du futur. La paix est un espoir commun mais aussi un travail collectif. 

Toutefois la chance ne vient pas seule : elle se cherche, se travaille, se prépare. Les accords de la Havane ne surgissent pas de nulle part, ils viennent chargés d’histoire… Une histoire, dont l’écho de l’échec des dernières tentatives de dialogue, résonne toujours. Il y a trente ans, avec brutalité, l’espoir s’est réduit à l’extermination de toute une force politique, l’Union Patriotique, force qui appelait justement à absorber et à transformer la lutte insurgée en une lutte pacifique. Et comme dans les bouges, il sera toujours plus facile de déclencher une bagarre pour ne pas payer l'addition, on en vient à abandonner notre présent à un futur sanglant, en sacrifiant la construction d’un Processus qui ne peut plus attendre. 

Les assassinats du jeune Klaus Zapata, leader communautaire, étudiant et militant de la Jeunesse Communiste Colombienne (JUCO) et de l’Union Patriotique, ainsi que de William Castillo, leader paysan du Bagre (Antioquia), de Marcela Tombe, leader paysanne du Tambo (Cauca) et d’Alexandre Oime, gouverneur indigène du Cauca, sont un message effrayant pour le futur de l’accord. Il ne peut y avoir de processus de réconciliation tant que les forces sociales et démocratiques continuent à être noyées dans le silence et l’impunité. Et puisque la paix est un espoir et un travail de toutes et tous, l’Etat doit répondre à ses obligations : NOUS EXIGEONS que clarté totale et justice soient faites sur l’assassinat du jeune Klaus Zapata, sur celui des trois leaders sociaux tombés cette semaine et ceux de la longue liste des leaders sociaux assassinés ces dernières années. 

Le Festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale, considère qu’il s’agit ici d’une étape cruciale pour une véritable réconciliation : le sang de militants désarmés pourrait, comme il y a trente ans, faire dérailler ce processus de paix. Il n’y a pas là de grands mystères : NOUS EXIGEONS que les terribles alliances de corruption entre pouvoirs nationaux et locaux, mafias et Forces armées soient détruites à la racine. 

Nous appelons la communauté internationale ainsi que la société colombienne à condamner fermement ces assassinats répréhensibles et à exiger, à l’unisson, que l’Etat colombien réponde des faits qui endeuillent aujourd’hui le pays entier. 

L’impunité ne doit pas continuer à être le point final de l’histoire de nos compatriotes assassinés parce qu’ils rêvaient d’une Colombie en paix, inclusive et avec justice sociale. 

vendredi 11 mars 2016

COLOMBIE. Pour une vie digne : Soutien à la grève nationale


Le 17 mars à Paris : 
On se rassemble au TROCADERO 
(Place des Droits de l'Homme) de 17h00 à 20h00 
pour manifester notre soutien à la grève en Colombie

Le pays et le monde entier ont entendu parler des récentes décisions économiques et politiques du gouvernement colombien : Leurs conséquences vont mettre en danger les conditions de VIE DIGNE des colombiennes et des colombiens. Face à cette situation, nous ne pouvons rester en silence et nous rejetons avec une indignation profonde ce qui conduit à l’approfondissement des relations d’oppression, d’exclusion et d’exploitation qu’affronte la société colombienne.

Le gouvernement colombien a décrété une augmentation salariale de 7% (1503 pesos par jour, soit 0.43€). Cette décision est reçue comme une insulte par les travailleuses et les travailleurs colombiens. Parallèlement, il a impulsé de fortes politiques d’austérité comme le projet de réforme fiscale qui cherche à augmenter les impôts, notamment la TVA, et qui s’attaque ainsi aux possibilités de vie digne des familles colombiennes. S’ajoutent à cela les scandales de corruption et de privatisation de biens publics d’intérêt général comme ISAGEN (Entreprise du secteur de l'énergie) ou le scandale de REFICAR (raffinerie de Carthagène) ; la continuité et l’approfondissement de la crise du secteur de la santé, qui porte directement atteinte à la vie des colombiennes et des colombiens; la mise en sous-traitance de l’emploi; la hausse des coûts d’accès à l’éducation; l’absence d’une politique de sécurité et de souveraineté alimentaire, revendiquée depuis longtemps par différents secteurs paysans colombiens; le fait que le gouvernement ne respecte pas les différents accords avec les syndicats et les secteurs sociaux, et la répression continuelle contre l’agitation sociale.

Cette situation précaire de la Colombie est le substrat d’une grande mobilisation sociale, ethnique et populaire avec laquelle les secteurs politiques et sociaux, les syndicats et le peuple colombien en général vont remplir les rues de dignité lors d'une grève nationale à partir du 17 mars prochain, afin d’exiger que le gouvernement change ses politiques néolibérales et cesse de livrer les ressources naturelles du pays aux grands capitaux, sachant que la construction de la paix avec justice sociale ne peut pas se conjuguer avec ce type de mesures qui portent directement atteinte aux moins favorisé-e-s.

Depuis la France, nous voulons soutenir avec force nos frères et soeurs colombiens. Nous nous unissons à la mobilisation nationale du 17 mars, en faisant nôtres et en partageant toutes les revendications que va lancer le peuple colombien à travers une grève nationale complètement justifiée.

Nous, signataires de cette déclaration, colombiens et colombiennes résidents à l’extérieur du pays, européens et européennes, organisations sociales, citoyens et citoyennes du monde, victimes de la précarité de la politique et de l’économie actuelle, nous appelons à la plus grande unité des forces politiques, sociales, sectorielles et populaires permettant une mobilisation suffisamment forte, capable de construire les espaces d'indignation populaire permettant d'avancer vers la transformation radicale du pays, unique garantie pour atteindre la paix stable et durable.








Le 17 mars en Colombie :
On arrête de travailler 
pour faire avancer les revendications...
Vive la grève nationale !

Le 17 mars à Paris : 
On se rassemble au TROCADERO 
(Place des Droits de l'Homme) de 17h00 à 20h00 
pour manifester notre soutien à la grève en Colombie 



lundi 22 février 2016

Communiqué de presse


FESTIVAL POUR LA PAIX EN COLOMBIE
Mémoires et Justice Sociale 
IIIè édition. 1-2-3 avril 2016 - Montreuil



Le conflit armé que connaît la Colombie, un des plus vieux du monde, a fait plus de 220 000 morts, des milliers de disparus et 5 millions de personnes déplacées. 

Depuis le mois d’octobre 2012 ont lieu à La Havane des dialogues de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes (FARC-EP). L’Agenda des accords contient six points dont cinq ont déjà été signés : 
  • La réforme agraire intégrale (signé
  • Participation politique : liberté de participation politique pour tous (signé
  • Les cultures illicites : substitution et éradication (signé)
  • Victimes : réparation pour les victimes et création d’une commission sur la vérité (signé
  • Justice transitionnelle (signé)
  • Modalité sur la validation des accords et la sortie du conflit (non signé

 La signature définitive devrait se faire dans les prochains mois. De plus, les Nations Unies ont approuvé la création d’une mission dirigée par un représentant personnel du secrétaire général, pour «vérifier l’abandon des armes et le cessez-le-feu définitif des hostilités bilatérales», en vertu de l’accord de paix signé entre le Gouvernement et les FARC. Par ailleurs, avec la guérilla de l'Armée de Libération Nationale (ELN) ont eu lieu des conversations exploratoires pour préparer des dialogues de paix, que le pays espère voir commencer prochainement. 

Dans ce contexte, si proche d’une paix que les colombiens n’ont jamais connue depuis plusieurs générations, aura lieu à La Parole Errante (9 rue François Debergue) à Montreuil le Troisième Festival pour la paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale, les 1, 2 et 3 avril prochain. 

Cette conjoncture favorable à la paix nous a amené à choisir comme sujet central de ce troisième festival «Ensemble pour la démocratie construisons une culture de paix !». De même que les deux festivals précédents, il s’agit d’un événement à caractère festif, culturel et politique. 

Nous vous proposerons à nouveau des débats avec la participation d’analystes, universitaires colombiens et européens, du théâtre, des concerts, des récitals de poésie, de la peinture, des activités manuelles et bien sur la rumba chaque nuit avec d’excellents orchestres, sans oublier la gastronomie et les savoureux plats typiques. 

Nous vous attendons nombreuses et nombreux ! 

Contacts : 
  • Hernando FRANCO, hfrancod@gmail.com .tél: 07 60 95 89 89 
  • Manuel SALAMANCA, manuelsalam@yahoo.fr .tél. 06 81 27 18 05 
  • María Cecilia GÓMEZ, mcgomezpi@gmail.com .tél. 06 29 26 22 00


jeudi 24 septembre 2015

COMMUNIQUE CONJOINT SUR L’ACCORD DE CREATION D’UNE JURIDICTION SPECIALE POUR LA PAIX

1. Le Gouvernement de la République de Colombie et les FARC-EP réaffirment leur engagement dans les accords pactés précédemment :
o       «Vers une Nouvelle Ruralité Colombienne : Réforme Agraire Intégrale»,
o       «Participation politique : Ouverture démocratique pour construire la paix»
o       «Solution au Problème des Drogues Illicites».

2.      Ils réaffirment également leur engagement pour une forme de justice qui satisfasse les droits des victimes et contribue à la construction d’une paix stable et durable. C’est avec cet objectif que nous avons construit un Système Intégral de Vérité, Justice, Réparation et Non Répétition. Dans ce cadre, nous avons accordé que sera créée une Commission pour la Recherche de la Vérité, la Vie en Commun et la Non-Répétition, et nous avons abouti à des accords importants en matière de réparation des victimes.

3.      En ce qui concerne la justice, nous avons accordé la création d’une Juridiction Spéciale pour la Paix, qui aura des Salles de Justice et un Tribunal pour la Paix. Les Salles et le Tribunal seront encadrés principalement par des magistrats colombiens et compteront avec la participation minoritaire d’étrangers qui rempliront les exigences les plus élevées. La fonction essentielle des Salles et du Tribunal pour la Paix est d’en finir avec l’impunité, d’obtenir la Vérité, de contribuer à la réparation des victimes et de juger et imposer des sanctions aux responsables des graves délits commis pendant le conflit armé, particulièrement les plus graves et les plus représentatifs, afin de garantir la non-répétition.

4.      En ce qui concerne la justice, en accord avec le Droit International Humanitaire, il est prévu qu’à la fin des hostilités, l’Etat colombien accorde l’amnistie la plus large possible pour les délits politiques et connexes. Une loi d’amnistie précisera le périmètre de la connexité. Dans tous les cas, les conduites typifiées dans la législation nationale qui correspondent aux délits de lèse-humanité, au génocide et aux graves crimes de guerre, et autres délits graves comme la prise d’otages ou d’autre privation grave de liberté, la torture, le déplacement forcé, la disparition forcée, les exécutions extrajudiciaires et la violence sexuelle, ne pourront pas faire l’objet d’amnistie ni de grâce. Ces délits devront donner lieu à une instruction et un jugement de la Juridiction Spéciale pour la Paix.

5.      La Juridiction Spéciale pour la Paix sera compétente pour juger tous ceux qui de manière directe ou indirecte ont participé au conflit armé interne, FARC-EP et agents de l’Etat compris, pour les délits commis dans le contexte et en raison du conflit, particulièrement pour les cas les plus graves et représentatifs.

6.      La Juridiction Spéciale pour la Paix contemple deux types de procédures : Une pour ceux qui reconnaissent la vérité et la responsabilité, et une autre pour ceux qui ne le font pas ou qui le font tardivement. La sentence qui sera appliquée aux premiers sera fondée sur les conduites reconnues après avoir été confrontées aux enquêtes du Bureau du Procureur Général de la Nation, aux sanctions imposées par d’autres organes de l’Etat, aux sentences judiciaires existantes, ainsi qu’à l’information en provenance des organisations de victimes et de défense des droits humains. Les seconds seront confrontés à un jugement contradictoire devant un tribunal.

7.      Les sanctions imposées par le Tribunal auront comme finalité essentielle de satisfaire les droits des victimes et de consolider la paix, elles devront avoir une fonction majeure de restauration et de réparation du mal causé. Pour tous ceux qui reconnaissent leurs responsabilités dans des délits pour lesquels le Système est compétent, la sanction aura une composante de restriction des libertés et des droits qui puisse garantir les fonctions réparatrices et restauratrices de ces droits et libertés à travers la réalisation de travaux, d’œuvres et d’activités, et en général, la satisfaction des droits des victimes. Les sanctions pour ceux qui reconnaissent des délits très graves auront une durée minimum de réalisation de 5 ans et un maximum de 8 ans de restriction effective de la liberté, dans des conditions spéciales. Les personnes qui feraient tardivement cette reconnaissance devant le Tribunal seraient sanctionnées par une peine de prison de 5 à 8 ans, dans des conditions ordinaires. Pour avoir droit à la peine alternative, le bénéficiaire devra s’engager à contribuer à sa resocialisation par le travail, la formation ou des études pendant le temps de sa privation de liberté. Les personnes qui refuseraient de reconnaitre leur responsabilité pour de tels délits et résulteraient coupables, seront condamnées à des peines de prison jusqu’à 20 ans, dans des conditions ordinaires.

8.      Pour accéder à un traitement spécial dans la Juridiction Spéciale pour la Paix, il est nécessaire d’apporter toute la vérité, de réparer les victimes et de garantir la non-répétition.

9.      Dans le cas des FARC-EP, la participation au système intégral sera soumise à la remise des armes, qui devra commencer au plus tard 60 jours après la signature de l’Accord final.

10.  La transformation des FARC-EP en mouvement politique légal est un objectif partagé, qui contera avec tout le soutien du Gouvernement dans les termes accordés.


La Havane, Cuba, 23 septembre 2015.


Traduction : Festival pour la Paix en Colombie - Mémoires et Justice Sociale
Source : Comunicado conjunto.


vendredi 18 septembre 2015

Face aux tensions sur la frontière colombo-vénézuélienne


Appel des universitaires, intellectuels et militants du mouvement social 
face aux tensions sur la frontière colombo-vénézuélienne

Nous, universitaires, intellectuels et militants des mouvements sociaux signataires de cet appel, déplorons l’intensification du conflit sur la frontière colombo-vénézuélienne : Elle engendre de profonds impacts économiques et sociaux pour la population de ces deux pays.

Les familles colombiennes et vénézuéliennes qui habitent des deux côtés de la frontière sont un même peuple qui vit divisé par une ligne imaginaire tracée sur les cartes d’état major. Elles ont été soumises pendant des décennies aux pratiques violentes associées à la contrebande, au trafic de drogues, au para-militarisme et à la répression de l’Etat. Cette situation s’est intensifiée avec la situation économique difficile que traversent nos pays, dans un contexte électoral complexe.

Il existe dans les deux pays des secteurs qui, pour différentes raisons, ont intérêt à l’intensification du conflit. Pour ce faire, ils manipulent les faits et appellent à une logique ami/ennemi qui menace de conduire à un approfondissement dangereux du conflit frontalier.

Les problèmes frontaliers entre la Colombie et le Vénézuéla sont complexes et de longue date. Ils ne peuvent pas être résolus par des opérations à grand spectacle, par des formes diverses de répression ou simplement par quelques aumônes charitables.

Nous appelons à une solution diplomatique de dialogue sur la frontière, qui permette d’affronter les conflits qui affectent les populations affectées qui vivent des deux côtés de la frontière. Dans ce sens, nous lançons également un appel à ce le gouvernement du Vénézuéla continue ses bons offices dans le processus de paix qui avance en Colombie. La position de garant du Vénézuéla est une preuve de fraternité entre les peuples pour avancer vers une vie meilleure dans la région.

Nous appelons également les peuples, les gouvernements et les mouvements sociaux à aborder franchement le débat sur les origines et les causes des différents problèmes qui surgissent à la frontière colombo-vénézuélienne, débat qui pourrait contribuer à la restauration de la confiance et à la solidarité entre les peuples frères. Dans ce sens, l’accompagnement de pays frères et d’instances de dialogue latino-américain comme l’UNASUR et la CELAC nous semble fondamental.

15 septembre 2015

Liste des signataires :

jeudi 28 mai 2015

Pour le Cessez-le-feu bilatéral en Colombie

Communiqué suite aux bombardements des Forces Armées colombiennes contre la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie – Armée du Peuple (FARC – EP)

L’Association « Festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale » rejette avec force les bombardements perpétrés depuis le 21 mai par les Forces Armées colombiennes contre le Front 29 et le bloc Magdalena Medio des FARC-EP. Ces bombardements ont entrainé la mort de plus de 40 guérilleros, dont Jairo Martinez, ex-négociateur à La Havane qui effectuait des missions de pédagogie de la paix au sein de la guérilla. Tout cela a engendré la rupture du cessez le feu unilatéral et indéfini des FARC-EP.

Nous appelons le gouvernement colombien à décréter un cessez-le-feu créant un environnement sain et propice à des pourparlers de paix. Nous exhortons également les FARC-EP à renouveler le cessez-le-feu unilatéral qu’ils avaient déclaré. Les actions militaires engendrent des représailles de chaque côté et augmentent le nombre de victimes de la guerre, mettant en péril la crédibilité des conversations de La Havane aux yeux des colombiens et des colombiennes.

Nous considérons que le gouvernement colombien et les FARC-EP, doivent de toute urgence se mettre d'accord sur la trêve bilatérale qui est demandée par de nombreux Colombiens et par les gens qui rêvent et travaillent à construire un pays en paix. Nous ne pouvons pas oublier que les morts, qu’ils soient guérilleros ou soldats, viennent du peuple.

En tant qu’Association pour la Paix en Colombie, nous souhaitons exprimer notre soutien et nos encouragements aux négociateurs à La Havane pour le travail acharné effectué depuis plus de deux ans. Nous rejetons que la guerre s’impose et que ne soient pas respectées les initiatives de paix, qui se matérialisent dans les Dialogues de La Havane, mais qui sont avant tout le résultat de la clameur nationale appelant à mettre fin à l'effusion de sang du peuple colombien.

Paris, France, 28 mai 2015
http://festivalpourlapaixencolombie.blogspot.fr/



lundi 11 mai 2015

Université Nationale de Colombie : STOP aux intimidations !

Ces jours derniers, au siège de Bogotá de l’Université Nationale de Colombie, un fait très grave a eu lieu sans que l’opinion publique nationale n’ait suffisamment exprimé son rejet.

Comme dans d’autres circonstances obscures, un pamphlet d’intimidation signé par le « Bloc capital des Aigles Noirs » a circulé, menaçant un groupe d’étudiants, les professeurs Mario Hernández et Leopoldo Múnera de l’Université Nationale et la professeure Piedad Ortega, de l’Université Pédagogique Nationale.

Face à ce type d’actions qui cherchent à en finir avec l’académie, à faire taire le libre exercice de la critique, la délibération ouverte et franche sur les problèmes de l’Université et de la société colombienne, qui constituent sa raison d’être, nous manifestons publiquement notre rejet absolu. D’autant plus que notre pays entrevoit un éventuel accord de paix.

Nous exigeons des autorités universitaires, du gouvernement national et des organismes compétents qu’ils garantissent la vie et l’intégrité physique des professeurs et des étudiants, et qu’ils condamnent publiquement cet événement.

Par ailleurs, nous invitons la communauté académique colombienne, les professeur-e-s, les chercheur-e-s et les étudiant-e-s des institutions publiques et privées à se manifester en rejetant ce fait particulier et toute manifestation de violence physique ou symbolique qui mette en péril nos travaux.

Ce communiqué a été signé par plus de cent universitaires et intellectuels du monde entier avant d'être envoyé au Président de la République de Colombie, au Recteur de l'Université Nationale de Colombie et à la Ministre de l'Education Nationale de Colombie.
 

vendredi 13 mars 2015

Quand nous travaillons ensemble, nous pouvons faire trembler la terre pour la paix et les droits

Déclaration de la Rencontre des Plateformes et Mouvements Sociaux pour la Paix. 

Bogotá, 10 mars 2015.
Quand nous travaillons ensemble, 
nous pouvons faire trembler la terre 
pour la paix et les droits

A Bogotá, le 9 et 10 mars 2015, nous nous sommes réunis, environ cinquante délégué-e-s de neuf plateformes de défense des droits humains et de la paix et mouvements sociaux, accompagnés de quelques agences de coopération qui travaillent en Colombie. L’objectif était de réfléchir ensemble sur notre rôle dans la construction de la paix et, plus concrètement, en ce qui concerne la possibilité que se concrétisent les accords entre le Gouvernement National et les groupes insurgés des FARC et de l’ELN.

Nous remercions pour leur participation à cette rencontre : Le père Javier Giraldo S.J. membre de la Commission Historique du Conflit et ses Victimes, Piedad Cordoba du mouvement « Colombiennes et Colombiens pour la paix », le chercheur Ricardo Vargas, Yenly Angélica Méndez et César Jérez de l’Association des Zones de Réserve Paysanne ANZORC, Claudia Mejía Duque, Marina Gallego et Olga Amparo Sánchez du Sommet des Femmes pour la Paix. Ils ont partagé leurs réflexions sur différentes dimensions des pré-accords atteints à ce jour. Cette rencontre a également reçu les salutations des guérillas des FARC et de l’ELN et le Haut Commissaire à la Paix, Sergio Jaramillo, a été invité formellement, sans que sa présence se concrétise.

Nous, réseaux de défense des droits humains et de la paix, organisateurs de la rencontre, avons fait une lecture analytique des pré-accords atteints à la table de conversations de la Havane et nous avons souligné les avancées importantes sur la question agraire, les garanties pour l’opposition politique, l’incorporation de la perspective du genre et la reconnaissance des droits des victimes. Nous évaluons positivement le travail de la sous-commission du Genre et la reconnaissance de thématiques cruciales comme la discrimination et l’exclusion politique, sociale et économique des femmes qui sont des composantes fondamentales de la construction de paix.

Nous reconnaissons positivement et saluons l’accord sur le déminage comme pas significatif pour réduire les effets de la guerre dans la vie des communautés, ainsi que la récente annonce gouvernementale d’arrêt des bombardements des campements insurgés des FARC-EP, actions qui doivent conduire au cessez-le-feu bilatéral définitif réclamé par la population civile colombienne.

Au-delà des avancées, nous sommes très préoccupés par des situations structurelles comme le modèle de développement extractiviste, la poursuite de politiques de sécurité à dominante militariste et la persistance du paramilitarisme : A cause de tout cela, ce qui est considéré comme des avancées peut être une illusion. Sans une solution à ces problèmes, on courre le risque que les éventuels accords soient trahis.

Dans ce sens, des lois comme le Plan National de Développement devraient s’orienter vers la mise en œuvre d’une partie des accords et, de toute façon, devraient refléter un regard plus démocratique et citoyen de construction du pays. Dans le Plan, les contradictions avec les pré-accords atteints à La Havane devraient être éliminés et les moyens nécessaires devraient être destinés tant pour garantir une pédagogie de la paix à partir des territoires et des communautés, comme pour mettre en pratique les accords. Actuellement, tel qu’il est conçu, le Plan National de Développement ne contribue pas effectivement à la Paix.

Conformément aux objectifs de notre rencontre, en tant que réseaux des droits humains et de la paix, nous proposons :
1.  D’approfondir notre articulation comme mouvement pour les droits humains et pour la paix, en reconnaissant la pluralité, l’interculturalité et les sensibilités diverses dans la construction de la paix.
2.     De développer une campagne de sensibilisation nationale pour promouvoir le soutien de la société colombienne aux processus de dialogue. Pour ce faire, nous proposons de créer une commission pédagogique qui développe des outils, des messages et qui incorpore des nouveaux langages permettant d’engendrer un meilleur accompagnement social des processus de négociation en cours.
3.    Les médias jouent un rôle prépondérant dans l’opinion publique. C’est pourquoi nous proposons d’impulser une rencontre des médias alternatifs et populaires, et avec eux, de diffuser les accords et la construction de paix.
4.   Nous prenons la date du 9 avril comme journée de mobilisation nationale incorporant des éléments symboliques pour promouvoir une expression citoyenne massive en soutien aux processus de dialogue.
5.  Nous diffuserons par tous les moyens (mécanismes et outils) le rapport de la Commission Historique du Conflit et ses Victimes.
6.    Nous proposons d’organiser une audience publique qui permette de divulguer les témoignages et expériences des 60 victimes qui ont participé aux rencontres des victimes à La Havane.
7. Nous approfondirons les discussions sur la Justice Transitionnelle afin de construire une proposition à partir de la perspective des droits humains et de la concrétisation des droits des victimes. La garantie de non-répétition des crimes est le fondement de la paix.
8.    En tant qu’organisations pour la paix, nous considérons que nous devons continuer à interpeller des secteurs de la société qui pourraient avoir un rôle actif dans la construction et le soutien aux dialogues de paix, comme les églises, les médias, les mouvements, les partis politiques, les secteurs des entreprises, entre autres.
9.  Nous réaffirmons l’importance et la richesse des diverses initiatives de construction de paix construites par les communautés dans les territoires et nous invitons à les soutenir.
10. Nous insisterons sur la nécessaire désarticulation des causes structurelles du conflit, liées à l’injuste distribution des biens et services, ainsi que sur l’absence de justice restitutive. Cette injustice profonde est liée au paramilitarisme, à la doctrine de la sécurité nationale et au concept de l’ « ennemi interne ». Démonter ces structures et ces doctrines est la condition de la possibilité de garanties de non-répétition pour une paix stable et durable.
11. Les avancées du Processus National de Garanties du gouvernement avec les organismes de défense des droits humains et les membres de la communauté internationale, doivent être harmonisées avec les propositions de protection du mouvement social qui ont surgi à la Table de La Havane. On devrait prévoir un mécanisme d’urgence de nos organisations de défense des droits humains pour répondre aux situations de criminalisation et de répression des protestations sociales
12.  Nous continuerons à favoriser l’adoption d’une Politique Publique des Droits Humains comme contribution à la construction de paix.

Signé par :
  • Plateforme colombienne des Droits Humains, Démocratie et Développement.
  • Coordination Colombie Europe Etats-Unis – CCEEU
  • Alliance des organisations sociales
  • Mouvement National des Victimes de Crimes d’Etat
  • Communautés constructrices de paix dans les Territoires – CONPAZ
  • Réseau des Initiatives pour la Paix et contre la guerre – REDEPAZ
  • Association des Zones de Réserve Paysanne – ANZORC
  • Clameur Sociale pour la Paix
  • Dialogue Interécclésial pour la Paix en Colombie – DIPAZ – Colombie
  • Colombiens et Colombiennes pour la Paix

lundi 9 mars 2015

Déclaration Finale du 2ème Festival pour la Paix en Colombie - Mémoires et Justice Sociale. Montreuil 6-7-8 mars 2015


Pour cette deuxième édition, Nous, femmes et hommes, colombiens, latino-américains, européens et citoyens du monde, nous nous sommes réunis à Montreuil, aux portes de Paris, en France, pour manifester de manière festive et enthousiaste notre soutien aux processus de paix entre le gouvernement colombien et les groupes insurgés, débutés en octobre 2012 pour les FARC-EP et en juin 2014 avec des dialogues exploratoires pour l'ELN. 

Le chemin parcouru dans cette recherche de paix n'a pas été sans obstacles. Mais il a également avancé positivement avec des réussites indiscutables qui l'approche d'un point irréversible.

Au cours du processus de la Havane, des faits comme le dépassement d'un moment de crise provoqué par la suspension des dialogues de la part du gouvernement, la déclaration d'un cessez le feu unilatéral de la part des insurgés qui participent aux dialogues, (ce dernier ayant été respecté depuis plus de deux mois), la nomination d'un  délégué permanent du gouvernement des états-unis et un dialogue avec l'ONU sont des signes qui mettent en évidence les avancées tant attendues. 

Nous saluons la publication des accords partiels sur les trois premiers points de l'agenda, ce qui confère transparence et confiance dans le processus des dialogues. Nous voyons avec enthousiasme les avancées obtenues sur la question des victimes du conflit, avec la participation des cinq délégations de douze membres chacune, représentatives de l'éventail des victimes de la violence. 

Nous saluons également la visite à la Havane d'un groupe d'organisations de femmes et leur réunion avec la sous-commission sur la question du genre.

Pendant ces trois jours, entre réflexions, débats, expressions artistiques et culturelles ; participation citoyenne et solidaire ; recueil de la mémoire et des liens affectifs ; gastronomie et musique ; tout cela avec comme devise « Penser, éduquer, art et culture pour un nouveau pays », nous avons abordé des thèmes comme le processus de négociation de paix, les victimes et la voix des exilé-e-s, la question de la propriété de la terre et de sa restitution, ainsi que le rôle de la culture, de l'éducation et de la création artistique pour construire la paix. 

Avec la présence d'ambassadeurs, de responsables politiques locaux, d'intellectuels, d'artistes, de responsables de mouvements sociaux venus de Colombie et d'autres pays, et un échange direct avec les membres de la délégation des FARC-EP depuis la Havane, nous nous sommes confortés dans la nécessité de continuer à soutenir la construction de paix pour poursuivre l'approfondissement de sa compréhension, de ses antécédents et de ses implications futures, en contribuant d'ici et à notre mesure à ce grand effort national. 

Convaincus de l'importance du soutien citoyen et de la mobilisation de toutes les volontés pour renforcer et approfondir la construction de la paix, à travers cet espace et d'autres, dans ou à l'extérieur du pays, engagés dans cet effort, nous déclarons :
  • qu'il est impérieux d'étendre et de consolider ce processus de recherche de paix à tous les groupes insurgés, en commençant les dialogues avec l'Armée de Libération Nationale (ELN) et l'Armée Populaire de Libération (EPL), 
  • qu'il est urgent de déclarer un cessez-le-feu bilatéral, avec un protocole de vérification accompagné par la communauté nationale et internationale, cessez-le-feu qui soulagerait les souffrances de la population civile dans les zones de guerre. 
  • Nous lançons un appel pour que cessent les menaces, la persécution et la criminalisation des défenseur-e-s des droits humains, des dirigeants et dirigeantes, et de l'ensemble du mouvement social. 
  • Nous sommes préoccupés par les agressions continuelles contre les mouvements paysans, afrodescendants et indigènes dans les processus de récupération et de restitution des terres, comme ce qui vient de se passer la semaine dernière dans le Cauca. 
  • Nous déclarons qu'il est urgent de traiter la crise pénitenciaire que vit le pays et spécialement la situation précaire que vivent les prisonnières et prisonniers politiques dans les prisons nationales et étrangères afin d'engendrer un climat favorable pour les processus de paix. 
  • Nous célébrons comme une grande avancée l'accord partiel sur la suppression des mines anti-personnelles dont nous avons pris connaissance pendant que se déroulait le Festival et nous considérons que la participation de membres du haut commandement des forces militaires dans ce processus est très positive. Nous appelons la communauté nationale et internationale à accompagner le déminage. 
  • Nous reconnaissons l'importance de la Contribution à la compréhension du conflit et de ses victimes remise par la Commission Historique en février 2015 et nous lançons un appel à la diffusion de ce document par tous les médias, médias dont l'engagement pour la paix continue à être insuffisant dans le pays. 
  • Nous saluons le début de convergences alternatives des secteurs sociaux et nous lançons un appel au renforcement de ces espaces d'unité à l'intérieur et en dehors du pays : C'est un apport pour la construction d'un mouvement social large et divers en faveur de la paix. 
  • Nous reconnaissons l'importance de la migration colombienne comme sujet social et politique qui a un rôle important dans la construction de la paix. C'est pourquoi nous saluons avec joie les différentes initiatives que nous rencontrons sur ce chemin. 
  • Nous appelons les colombiennes et les colombiens, les exilé-e-s, les migrants et les migrantes, poussés à aller vivre à l'extérieur du pays par la violence et la pauvreté, à s'engager dans la construction d'un nouveau pays en paix et avec Justice Sociale. Nous appelons la communauté nationale et les institutions à ouvrir, dans un geste de réconciliation, leurs bras et leurs cœurs aux initiatives de participation ou de retour de cette large partie du pays qui se trouve et qui vit à l'extérieur. 
    Montreuil, 8 mars 2015