Cher-e-s ami-e-s,
membres de l’Association et sympatisant-e-s du
Festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale
Nous vous invitons à participer à l’Assemblée Générale Ordinaire de notre Association qui se tiendra le
Dimanche 10 janvier 2016 après-midi
Au CICP, 21 rue Voltaire.
Cette assemblée est largement ouverte à tou-te-s celles et ceux qui portent la Colombie au cœur et qui souhaitent s’engager pour la paix en affirmant qu’elle sera le fruit de la justice sociale et environnementale, rendue possible par un cadre démocratique renouvelé.
Ordre du jour :
Accueil (14h30-15h30)
Accueil des membres, sympathisant-e-s, ami-e-s, curieux et curieuses avec café et douceurs
Adhésions et paiement des cotisations / Vente de tee-shirts à 5€
Bilan d’Activités (15h30- 16h30)
Introduction
Présentation Bilan Politique. 10mn de présentation + 20 mn de questions + Vote
Présentation Bilan Financier. 10mn de présentation + 20 mn de questions + Vote
Renouvellement du Conseil d’Administration (16h30 – 17h30)
Nomination Commission électorale. 5mn
Tirage au sort des sortants (6 sortants + 4 vacants). 5mn
Appel à candidatures (dont sortants rééligibles). 15mn
Vote sur une liste de 10 noms. 30 mn
Pendant que la commission électorale procédera au dépouillement, toutes et tous les présent-e-s sont invité-e-s à travailler en ateliers et à rejoindre les commissions en vue du prochain festival qui aura lieu les 1, 2 et 3 avril 2016.
Commissions de programmation (17h30 – 19h00)
Com° Programmation Artistique
Com° Programmation Débats
Com° Programmation Village Associatif
Conclusion en plénière (19h00 – 20h00)
Retour synthétique sur les pistes évoquées dans les commissions (5mn par commission)
Annonce des résultats des votes/ Nomination du nouveau Conseil d’Administration
Pendant que le nouveau Conseil d’Administration se réunit pour choisir en son sein les membres du bureau -Co-présidence, Trésorerie, Secrétariat- , l’association convie les participants à l’AG à un pot amical (Nous prévoyons la boisson… Apportez à manger !).
Vous trouverez en pièces jointes les statuts de l’association ainsi que les documents de présentation des bilans politique et financier afin de faciliter leur socialisation au cours de l’assemblée.
N’hésitez pas à inviter largement vos ami-e-s à participer à cette assemblée et à insuffler une nouvelle dynamique pour le prochain festival !
Pour le bureau du Festival
1. Le Gouvernement de la
République de Colombie et les FARC-EP réaffirment leur engagement dans les
accords pactés précédemment : o
«Vers une Nouvelle
Ruralité Colombienne : Réforme Agraire Intégrale», o
«Participation
politique : Ouverture démocratique pour construire la paix» o
«Solution au
Problème des Drogues Illicites».
2.
Ils réaffirment également leur engagement pour une forme de justice qui
satisfasse les droits des victimes et contribue à la construction d’une paix
stable et durable. C’est avec cet objectif que nous avons construit un Système
Intégral de Vérité, Justice, Réparation et Non Répétition. Dans ce cadre, nous
avons accordé que sera créée une Commission pour la Recherche de la Vérité, la
Vie en Commun et la Non-Répétition, et nous avons abouti à des accords
importants en matière de réparation des victimes.
3.
En ce qui concerne la justice, nous avons accordé la création d’une Juridiction
Spéciale pour la Paix, qui aura des Salles de Justice et un Tribunal pour la Paix. Les Salles
et le Tribunal seront encadrés principalement par des magistrats colombiens et
compteront avec la participation minoritaire d’étrangers qui rempliront les
exigences les plus élevées. La fonction essentielle des Salles et du Tribunal
pour la Paix est d’en finir avec l’impunité, d’obtenir la Vérité, de contribuer
à la réparation des victimes et de juger et imposer des sanctions aux
responsables des graves délits commis pendant le conflit armé, particulièrement
les plus graves et les plus représentatifs, afin de garantir la non-répétition.
4.
En ce qui concerne la justice, en accord avec le Droit International
Humanitaire, il est prévu qu’à la fin des hostilités, l’Etat colombien accorde
l’amnistie la plus large possible pour les délits politiques et connexes. Une
loi d’amnistie précisera le périmètre de la connexité. Dans
tous les cas, les conduites typifiées dans la législation nationale qui
correspondent aux délits de lèse-humanité, au génocide et aux graves crimes de
guerre, et autres délits graves comme la prise d’otages ou d’autre privation
grave de liberté, la torture, le déplacement forcé, la disparition forcée, les
exécutions extrajudiciaires et la violence sexuelle, ne pourront pas faire
l’objet d’amnistie ni de grâce. Ces délits devront donner lieu à une
instruction et un jugement de la Juridiction Spéciale
pour la Paix.
5.
La Juridiction
Spéciale pour la Paix sera compétente pour juger tous ceux
qui de manière directe ou indirecte ont participé au conflit armé interne,
FARC-EP et agents de l’Etat compris, pour les délits commis dans le contexte et
en raison du conflit, particulièrement pour les cas les plus graves et
représentatifs.
6.
La Juridiction
Spéciale pour la Paix contemple deux types de
procédures : Une pour ceux qui reconnaissent la vérité et la
responsabilité, et une autre pour ceux qui ne le font pas ou qui le font
tardivement. La sentence qui sera appliquée aux premiers sera fondée sur les
conduites reconnues après avoir été confrontées aux enquêtes du Bureau du
Procureur Général de la Nation, aux sanctions imposées par d’autres organes de
l’Etat, aux sentences judiciaires existantes, ainsi qu’à l’information en
provenance des organisations de victimes et de défense des droits humains. Les
seconds seront confrontés à un jugement contradictoire devant un tribunal.
7.
Les sanctions imposées par le Tribunal auront comme finalité essentielle de
satisfaire les droits des victimes et de consolider la paix, elles devront
avoir une fonction majeure de restauration et de réparation du mal causé. Pour
tous ceux qui reconnaissent leurs responsabilités dans des délits pour lesquels
le Système est compétent, la sanction aura une composante de restriction des
libertés et des droits qui puisse garantir les fonctions réparatrices et
restauratrices de ces droits et libertés à travers la réalisation de travaux,
d’œuvres et d’activités, et en général, la satisfaction des droits des
victimes. Les sanctions pour ceux qui reconnaissent des délits très graves
auront une durée minimum de réalisation de 5 ans et un maximum de 8 ans de
restriction effective de la liberté, dans des conditions spéciales. Les
personnes qui feraient tardivement cette reconnaissance devant le Tribunal
seraient sanctionnées par une peine de prison de 5 à 8 ans, dans des conditions
ordinaires. Pour avoir droit à la peine alternative, le bénéficiaire devra
s’engager à contribuer à sa resocialisation par le travail, la formation ou des
études pendant le temps de sa privation de liberté. Les personnes qui
refuseraient de reconnaitre leur responsabilité pour de tels délits et
résulteraient coupables, seront condamnées à des peines de prison jusqu’à 20
ans, dans des conditions ordinaires.
8.
Pour accéder à un traitement spécial dans la Juridiction Spéciale
pour la Paix, il est nécessaire d’apporter toute la vérité, de réparer les
victimes et de garantir la non-répétition.
9.
Dans le cas des FARC-EP, la participation au système intégral sera soumise à la
remise des armes, qui devra commencer au plus tard 60 jours après la signature
de l’Accord final.
10. La
transformation des FARC-EP en mouvement politique légal est un objectif
partagé, qui contera avec tout le soutien du Gouvernement dans les termes accordés.
Appel des universitaires, intellectuels et militants
du mouvement social
face aux tensions sur la frontière colombo-vénézuélienne
Nous, universitaires, intellectuels et militants des mouvements sociaux
signataires de cet appel, déplorons l’intensification du conflit sur la
frontière colombo-vénézuélienne : Elle engendre de profonds impacts
économiques et sociaux pour la population de ces deux pays.
Les familles colombiennes et vénézuéliennes qui habitent des deux côtés
de la frontière sont un même peuple qui vit divisé par une ligne imaginaire
tracée sur les cartes d’état major. Elles ont été soumises pendant des
décennies aux pratiques violentes associées à la contrebande, au trafic de
drogues, au para-militarisme et à la répression de l’Etat. Cette situation s’est
intensifiée avec la situation économique difficile que traversent nos pays,
dans un contexte électoral complexe.
Il existe dans les deux pays des secteurs qui, pour différentes raisons,
ont intérêt à l’intensification du conflit. Pour ce faire, ils manipulent les
faits et appellent à une logique ami/ennemi qui menace de conduire à un
approfondissement dangereux du conflit frontalier.
Les problèmes frontaliers entre la Colombie et le Vénézuéla sont
complexes et de longue date. Ils ne peuvent pas être résolus par des opérations
à grand spectacle, par des formes diverses de répression ou simplement par quelques
aumônes charitables.
Nous appelons à une solution diplomatique de dialogue sur la frontière,
qui permette d’affronter les conflits qui affectent les populations affectées
qui vivent des deux côtés de la frontière. Dans ce sens, nous lançons également
un appel à ce le gouvernement du Vénézuéla continue ses bons offices dans le
processus de paix qui avance en Colombie. La position de garant du Vénézuéla
est une preuve de fraternité entre les peuples pour avancer vers une vie
meilleure dans la région.
Nous appelons également les peuples, les gouvernements et les mouvements
sociaux à aborder franchement le débat sur les origines et les causes des
différents problèmes qui surgissent à la frontière colombo-vénézuélienne, débat
qui pourrait contribuer à la restauration de la confiance et à la solidarité
entre les peuples frères. Dans ce sens, l’accompagnement de pays frères et d’instances
de dialogue latino-américain comme l’UNASUR et la CELAC nous semble fondamental.
Co-fondatrice et vice-présidente de la Compagnie de Théâtre de la Candelaria, Patricia Ariza est une femme engagée pour la Paix et les droits de l'Homme en Colombie. Féministe, femme de théâtre et de solidarités, son regard sur la situation de son pays et du monde appelle à être partagé.
Rendez-vous :
Ce jeudi 17 septembre à 20h00
au CICP (Centre International de Culture Populaire)
Communiqué suite aux bombardements des Forces Armées
colombiennes contre la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de
Colombie – Armée du Peuple (FARC – EP)
L’Association
« Festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale »
rejette avec force les bombardements perpétrés depuis le 21 mai par les
Forces Armées colombiennes contre le Front 29 et le bloc Magdalena Medio
des FARC-EP. Ces bombardements ont entrainé la mort de plus de 40
guérilleros, dont Jairo Martinez, ex-négociateur à La Havane qui
effectuait des missions de pédagogie de la paix au sein de la guérilla. Tout cela a engendré la rupture du cessez le feu unilatéral et indéfini des FARC-EP.
Nous
appelons le gouvernement colombien à décréter un cessez-le-feu créant
un environnement sain et propice à des pourparlers de paix. Nous exhortons également les FARC-EP à renouveler le cessez-le-feu unilatéral qu’ils avaient déclaré. Les
actions militaires engendrent des représailles de chaque côté et
augmentent le nombre de victimes de la guerre, mettant en péril la
crédibilité des conversations de La Havane aux yeux des colombiens et
des colombiennes.
Nous considérons que le
gouvernement colombien et les FARC-EP, doivent de toute urgence se
mettre d'accord sur la trêve bilatérale qui est demandée par de nombreux
Colombiens et par les gens qui rêvent et travaillent à construire un
pays en paix. Nous ne pouvons pas oublier que les morts, qu’ils soient guérilleros ou soldats, viennent du peuple.
En
tant qu’Association pour la Paix en Colombie, nous souhaitons exprimer
notre soutien et nos encouragements aux négociateurs à La Havane pour le
travail acharné effectué depuis plus de deux ans. Nous
rejetons que la guerre s’impose et que ne soient pas respectées les
initiatives de paix, qui se matérialisent dans les Dialogues de La
Havane, mais qui sont avant tout le résultat de la clameur nationale
appelant à mettre fin à l'effusion de sang du peuple colombien.
Ces jours derniers, au siège de
Bogotá de l’Université Nationale de Colombie, un fait très grave a eu lieu sans
que l’opinion publique nationale n’ait suffisamment exprimé son rejet.
Comme dans d’autres circonstances
obscures, un pamphlet d’intimidation signé par le « Bloc capital des
Aigles Noirs » a circulé, menaçant un groupe d’étudiants, les professeurs
Mario Hernández et Leopoldo Múnera de l’Université Nationale et la professeure Piedad
Ortega, de l’Université Pédagogique Nationale.
Face à ce type d’actions qui
cherchent à en finir avec l’académie, à faire taire le libre exercice de la
critique, la délibération ouverte et franche sur les problèmes de l’Université
et de la société colombienne, qui constituent sa raison d’être, nous
manifestons publiquement notre rejet absolu. D’autant plus que notre pays
entrevoit un éventuel accord de paix.
Nous exigeons des autorités
universitaires, du gouvernement national et des organismes compétents qu’ils
garantissent la vie et l’intégrité physique des professeurs et des étudiants,
et qu’ils condamnent publiquement cet événement.
Par ailleurs, nous invitons la
communauté académique colombienne, les professeur-e-s, les chercheur-e-s et les
étudiant-e-s des institutions publiques et privées à se manifester en rejetant ce
fait particulier et toute manifestation de violence physique ou symbolique qui mette
en péril nos travaux.
Ce communiqué a été signé parplus de cent universitaires et intellectuels du monde entieravant d'être envoyé au Président de la République de Colombie, au Recteur de l'Université Nationale de Colombie et à la Ministre de l'Education Nationale de Colombie.
Dans le cadre du Festival pour la Paix en Colombie - Mémoires et Justice Sociale réalisé les 6-7-8 mars 2015 à Montreuil (près de Paris), Imelda Daza, survivante du génocide de l'Union Patriotique exilée en Suède depuis 24 ans, a prononcé les paroles suivantes au cours du débat sur :
Le processus de négociation de paix, les victimes et la voix des exilés
par Imelda Daza Cotes
Paris, 6-7-8 mars 2015
Certainement, le conflit armé a affecté, sans distinction, bonne partie de la population colombienne. L’univers des victimes est large et varié. La violence et les agressions, dans leurs multiples formes, proviennent de plusieurs fronts : groupes paramilitaires, forces armées de l’Etat, insurgés armés, organismes d’espionnage gouvernementaux, groupes de justice privée et délinquants de droit commun. De nombreux survivants à la tragédie ont été obligés de se déplacer à l’intérieur du pays. Nous autres, avons dû en sortir. S’y ajoutent les migrants économiques, les déplacés frontaliers, les expulsés par manque d’opportunités, qui sont eux aussi des victimes, comme les enfants et les jeunes colombiens donnés en adoption à des familles européennes. Tout cela a lieu dans un pays incapable de garantir un minimum de conditions de vie à la majorité des citoyens.
En nous additionnant tous, nous sommes près de 6 millions, nous qui composons la diaspora colombienne, invisibles socialement et politiquement, et ignorés par l’establishment. Nous avons supporté avec rigueur le poids d’une confrontation armée qui s’est prolongée dans le temps mais dont la fin semble proche. Le processus de conversations et de négociations qui se déroule à La Havane entre la guérilla des FARC et le gouvernement colombien semble avancer dans la direction que nous espérons.
Nous, obligés à quitter le pays par l’urgence de protéger notre intégrité personnelle et familiale, nous sommes appelés “déplacés externes”, exilés, demandeurs d’asile, réfugiés politiques. Nous sommes dispersés de par le monde. Le risque de perdre la vie étourdit et la peur est telle, qu’elle ne donne pas la possibilité de beaucoup penser vers où aller. N’importe quel lieu lointain apparait sécurisant.
L’exil est un vécu traumatique. C’est un déplacement, c’est une douleur, c’est un bannissement, c’est la rupture brusque et radicale d’un projet de vie. C’est aussi un échec. Peu importe le lieu où on arrive, peu importe la condition sociale, économique ou intellectuelle du déplacé, on doit toujours affronter des situations inimaginables, la perte du contact avec ses proches, l’abandon de l’espace familial, professionnel, social et culturel, tout ce qui engage le milieu affectif au milieu de frustrations et de nostalgies qui seront plus ou moins aigües suivant le contraste entre le pays que nous avons laissé et le pays d’accueil.
Dans le nouveau lieu, les défis sont nombreux et difficiles à manier : L’apprentissage d’une nouvelle langue et de nouveaux usages, le maniement de nouveaux codes de conduite, la réinsertion professionnelle, d’autres climats, etc...
Quelquefois, l’incertitude est telle, qu’elle paralyse, qu’elle freine les impulsions. On doit affronter des sentiments jamais expérimentés auparavant : La perte d’identité, la sensation de non-appartenance, la solitude et l’isolement extrême, la transculturation, la précarité, le désir de récupérer ce qui a été perdu et la soif de reconstruire les liens rompus abruptement. Tout est très complexe. Sans doute, ce qui est le plus tourmenté ce sont les NOSTALGIES, elles transforment les souvenirs et falsifient le passé qui devient une illusion. Ainsi, le pays que nous avions laissé, quelquefois redevient bon et l’obsession du retour s’agrandit avec le passage du temps. S’ajoute à tout cela la sensation d’abandon de la part de l’Etat qui a toujours ignoré la diaspora, la dure réalité de l’exil, de ses impacts et la violation des droits qui nous expose à la re-victimisation. Une politique publique qui reflète et prenne en compte les besoins et les urgences des colombiens résidents à l’extérieur n’a jamais existé.
Voilà tout ce que nous avons affronté, et plus encore, nous qui maintenant, assumons le défi de rechercher des chemins de paix, de tolérance et de réconciliation à travers la Vérité, la Justice et la Réparation intégrale, avec tout ce qui doit nous permettre un Retour Digne, avec des garanties pleines, au pays que nous n’avons jamais voulu quitter. Ce Festival correspond à ces intentions et au besoin de nous rendre visible.
La force des faits nous a converti en sujets actifs et engage notre volonté et notre effort dans la récupération de la Mémoire pour, à travers elle, connaître la Vérité qui mène à la Justice et à la Réparation Intégrale, partie essentielle du droit au Retour. Car, sans vérité il ne peut y avoir de paix.
Il est urgent de reconstruire le passé qui nous tourmente et de récupérer la mémoire de ce qui s’est passé. Ce doit être un acte politique libre, spontané, volontaire, une pratique sociale pour nous écouter, exercer la tolérance, identifier les ressemblances et rompre avec l’exclusion et la polarisation. C’est un exercice utile à la société et aux victimes, un exercice qui nous aide à mieux interpréter ce présent qui nous accable et à entrevoir le futur avec quelque certitude. De plus, comme il fait partie d’un processus de construction, il nous permet de récupérer le sens d’appartenance, il renforce les liens d’identité, approfondit l’enracinement à une collectivité, à un territoire, reconstruit la notion du NOUS et nous aide ainsi à assumer la sensation d’étrangeté qui accompagne le retour.
Les exercices de mémoire collective sont un mécanisme de résistance contre l’oubli et contre la répétition des faits. Cela nous permet de comprendre que le retour ne ressemble pas à une tâche interrompue, mais plutôt un saut historique pour arriver à un territoire qui a souffert des transformations et des changements dans tous les domaines. Nous ne revenons jamais au même lieu. La mémoire est une alliée dans ce processus car elle permet de réfléchir sur le “comment c’était avant”/ “comment c’est maintenant” et sur ce qu’impliquent les similitudes et les différences, ce qui est fondamental dans la construction du futur.
Evidemment, le Retour soulève des incertitudes, retourner est beaucoup plus que revenir. Ce devenir et ce revenir, il faut le regarder à partir de la perspective de la mémoire, pour faciliter les rencontres, éviter les désaccords et faire en sorte que “revenir à la Maison” ne devienne pas un nouveau déplacement.
Mais le retour implique également une Réparation qui rende possible le rétablissement de nos droits citoyens et la réintégration dans la vie sociale et politique avec la pleine garantie que les faits qui ont provoqué l’exil ne se répétiront pas. En cela, la Vérité redevient cruciale. La mémoire de l’exil et de la diaspora colombienne devra avoir comme objectif important la juste reconnaissance de la renommée et de la dignité des victimes. Ce n’est que de cette manière qu’il sera faisable d’avoir confiance dans la non-répétition des faits occasionnant des victimes. Ce n’est que de cette manière qu’il sera possible de construire un futur en paix.
Les actes de réparation qui rendent possible un retour digne sont d’ordre divers et ont quelque chose à voir avec les garanties du gouvernement pour la récupération des droits citoyens, avec l’indemnisation proportionnelle pour les dommages causés ou les situations lourdes dans la vie des victimes, et avec la conception d’une politique publique qui définisse les buts et les procédures permettant de rendre effectifs tous les actes de réparation, dont la construction de la mémoire collective du conflit avec une approche différenciée et une perspective de genre. La réparation intégrale a évidemment quelque chose à voir avec la Vérité et le droit à connaitre ce qui s’est passé, savoir qui ont été les bourreaux, l’emplacement des restes des parents disparus, la restitution des terres usurpées, ainsi que le droit à enquêter sur les faits qui ont affecté les victimes et à sanctionner les responsables.
Pour le cas emblématique de l’UNION PATRIOTIQUE, la réparation intégrale doit partir de la reconnaissance du GéNOCIDE politique qui a conduit à sa disparition de la scène politique. Elle oblige l’état colombien à un processus de réparation intégrale avec des mesures qui combinent des approches non seulement restitutives et compensatoires avec des approches transformatrices.
Nous, colombiens déplacés à l’extérieur, nous entendons être reconnus pour ce que nous signifions comme victimes, une force politique et sociale qui a beaucoup à apporter au pays et au processus de paix. Nous sommes un pilier fondamental dans la construction de démocratie et nous exigeons du gouvernement la définition d’une politique publique des migrations avec une Chancellerie qui s’occupe et serve les colombiens de l’extérieur.
Pour faire en sorte que notre lutte soit efficace, il est nécessaire de rompre le silence de tant de décennies. Nous devons nous rendre visibles, que nos voix soient écoutées et que soit unanime le cri qui affirme que CA SUFFIT! Assez d’ignominie, assez de guerres, assez de victimes.
Déclaration de la
Rencontre des Plateformes et Mouvements Sociaux pour la Paix.
Bogotá, 10 mars
2015.
Quand nous travaillons ensemble, nous pouvons faire trembler la terre pour la paix et les droits
A Bogotá, le 9 et 10 mars 2015, nous nous sommes réunis, environ cinquante
délégué-e-s de neuf plateformes de défense des droits humains et de la paix et
mouvements sociaux, accompagnés de quelques agences de coopération qui
travaillent en Colombie. L’objectif était de réfléchir ensemble sur notre rôle
dans la construction de la paix et, plus concrètement, en ce qui concerne la
possibilité que se concrétisent les accords entre le Gouvernement National et
les groupes insurgés des FARC et de l’ELN.
Nous remercions pour leur participation à cette rencontre : Le père
Javier Giraldo S.J. membre de la Commission Historique du Conflit et ses
Victimes, Piedad Cordoba du mouvement « Colombiennes et Colombiens pour la
paix », le chercheur Ricardo Vargas, Yenly Angélica Méndez et César Jérez
de l’Association des Zones de Réserve Paysanne ANZORC, Claudia Mejía Duque,
Marina Gallego et Olga Amparo Sánchez du Sommet des Femmes pour la Paix. Ils
ont partagé leurs réflexions sur différentes dimensions des pré-accords
atteints à ce jour. Cette rencontre a également reçu les salutations des
guérillas des FARC et de l’ELN et le Haut Commissaire à la Paix, Sergio
Jaramillo, a été invité formellement, sans que sa présence se concrétise.
Nous, réseaux de défense des droits humains et de la paix, organisateurs
de la rencontre, avons fait une lecture analytique des pré-accords atteints à
la table de conversations de la Havane et nous avons souligné les avancées
importantes sur la question agraire, les garanties pour l’opposition politique,
l’incorporation de la perspective du genre et la reconnaissance des droits des
victimes. Nous évaluons positivement le travail de la sous-commission du Genre
et la reconnaissance de thématiques cruciales comme la discrimination et
l’exclusion politique, sociale et économique des femmes qui sont des
composantes fondamentales de la construction de paix.
Nous reconnaissons positivement et saluons l’accord sur le déminage comme
pas significatif pour réduire les effets de la guerre dans la vie des
communautés, ainsi que la récente annonce gouvernementale d’arrêt des
bombardements des campements insurgés des FARC-EP, actions qui doivent conduire
au cessez-le-feu bilatéral définitif réclamé par la population civile
colombienne.
Au-delà des avancées, nous sommes très préoccupés par des situations
structurelles comme le modèle de développement extractiviste, la poursuite de
politiques de sécurité à dominante militariste et la persistance du
paramilitarisme : A cause de tout cela, ce qui est considéré comme des
avancées peut être une illusion. Sans une solution à ces problèmes, on courre
le risque que les éventuels accords soient trahis.
Dans ce sens, des lois comme le Plan National de Développement devraient
s’orienter vers la mise en œuvre d’une partie des accords et, de toute façon,
devraient refléter un regard plus démocratique et citoyen de construction du
pays. Dans le Plan, les contradictions avec les pré-accords atteints à La
Havane devraient être éliminés et les moyens nécessaires devraient être
destinés tant pour garantir une pédagogie de la paix à partir des territoires
et des communautés, comme pour mettre en pratique les accords. Actuellement,
tel qu’il est conçu, le Plan National de Développement ne contribue pas
effectivement à la Paix.
Conformément aux objectifs de notre rencontre, en tant que réseaux des
droits humains et de la paix, nous proposons :
1. D’approfondir notre articulation comme mouvement pour les droits humains
et pour la paix, en reconnaissant la pluralité, l’interculturalité et les
sensibilités diverses dans la construction de la paix.
2.De développer une campagne de sensibilisation nationale pour promouvoir le
soutien de la société colombienne aux processus de dialogue. Pour ce faire,
nous proposons de créer une commission pédagogique qui développe des outils,
des messages et qui incorpore des nouveaux langages permettant d’engendrer un
meilleur accompagnement social des processus de négociation en cours.
3.Les médias jouent un rôle prépondérant dans l’opinion publique. C’est
pourquoi nous proposons d’impulser une rencontre des médias alternatifs et
populaires, et avec eux, de diffuser les accords et la construction de paix.
4.Nous prenons la date du 9 avril comme journée de mobilisation nationale
incorporant des éléments symboliques pour promouvoir une expression citoyenne
massive en soutien aux processus de dialogue.
5.Nous diffuserons par tous les moyens (mécanismes et outils) le rapport de
la Commission Historique du Conflit et ses Victimes.
6.Nous proposons d’organiser une audience publique qui permette de divulguer
les témoignages et expériences des 60 victimes qui ont participé aux rencontres
des victimes à La Havane.
7.Nous approfondirons les discussions sur la Justice Transitionnelle afin de
construire une proposition à partir de la perspective des droits humains et de
la concrétisation des droits des victimes. La garantie de non-répétition des
crimes est le fondement de la paix.
8.En tant qu’organisations pour la paix, nous considérons que nous devons
continuer à interpeller des secteurs de la société qui pourraient avoir un rôle
actif dans la construction et le soutien aux dialogues de paix, comme les
églises, les médias, les mouvements, les partis politiques, les secteurs des
entreprises, entre autres.
9.Nous réaffirmons l’importance et la richesse des diverses initiatives de
construction de paix construites par les communautés dans les territoires et
nous invitons à les soutenir.
10. Nous insisterons sur la nécessaire désarticulation des causes
structurelles du conflit, liées à l’injuste distribution des biens et services,
ainsi que sur l’absence de justice restitutive. Cette injustice profonde est
liée au paramilitarisme, à la doctrine de la sécurité nationale et au concept
de l’ « ennemi interne ». Démonter ces structures et ces doctrines
est la condition de la possibilité de garanties de non-répétition pour une paix
stable et durable.
11. Les avancées du Processus National de Garanties du gouvernement avec les
organismes de défense des droits humains et les membres de la communauté
internationale, doivent être harmonisées avec les propositions de protection du
mouvement social qui ont surgi à la Table de La Havane. On devrait prévoir un
mécanisme d’urgence de nos organisations de défense des droits humains pour
répondre aux situations de criminalisation et de répression des protestations
sociales
12.Nous continuerons à favoriser l’adoption d’une Politique Publique des
Droits Humains comme contribution à la construction de paix.
Signé par :
Plateforme
colombienne des Droits Humains, Démocratie et Développement.
Coordination
Colombie Europe Etats-Unis – CCEEU
Alliance des
organisations sociales
Mouvement
National des Victimes de Crimes d’Etat
Communautés
constructrices de paix dans les Territoires – CONPAZ
Réseau des
Initiatives pour la Paix et contre la guerre – REDEPAZ
Association
des Zones de Réserve Paysanne – ANZORC
Clameur
Sociale pour la Paix
Dialogue
Interécclésial pour la Paix en Colombie – DIPAZ – Colombie
AUJOURD'HUI à 19h au CICP : (21 ter rue Voltaire, métro Rue des Boulets) :
Rencontre-débat autour du thème :
"LE ROLE ET LA RESPONSABILITE DES JEUNES DANS LES PROCESSUS DE PAIX" avec CARLOS MEDINA GALLEGO
Enseignant-chercheur à la Faculté de Droit et Sciences Politiques et
Sociales de l’Université Nationale de la Colombie et Docteur en
Histoire, Carlos Medina suit de très près les dialogues de Paix entre
les insurgés et le gouvernement colombien à la Havane et participe
activement au Centre de Réflexion et de Suivi de ces dialogues de
l’Université Nationale de Colombie. Son travail académique et ses
diverses recherches portent sur l’histoire du conflit armé colombien et,
en particulier, sur l’histoire des acteurs armés tels que : «Violence
et lutte armée: le cas de l’ELN, une histoire de vie» et «FARC-EP et
ELN: une histoire politique comparée». En 2011, il a accompagné les
mouvements des étudiants en lutte contre la réforme de l’enseignement
supérieur.
Rencontre-débat organisée par les associations :
Festival pour la Paix en Colombie - Mémoires et Justice Sociale,
TEJE Paris,
Ciudadan@s Por la Paz.
Pendant la 2ème édition du Festival pour la Paix
en Colombie – Mémoires et Justice Sociale, l’exposition « Broder avec le fil de la Mémoire : Des
points de dignité au milieu de la guerre. Sonsón-Antioquia-Colombie 2009-2014 »
de l’Ouvroir pour la Mémoire de Sonsón était présente grâce à Catalina Carrizosa Isaza et à Georgina Moreno au côté des broderies de « Broder pour la Paix au Mexique – Mémoire et
Justice » et de « Compas
Fuentes Rojas ». Ces processus « créatifs et guérisseurs »
racontent les horreurs vécues au milieu de la guerre à travers le langage beau
et noble du tissu.
Pendant 2 jours, Catalina nous a proposé un atelier de "Quita-Pesares" qui a accueilli de nombreuses et nombreux participants. Ce fut un espace de construction et de réflexion sur notre vécu en Colombie, sur les tristesses et les angoisses que nous voulons dépasser dans un pays où le conflit armé a laissé une trace profonde. Les "Quitapesares" (Quitte-tristesses) forment une famille de poupées minuscules construites avec des bouts de bois, de paper ou de fil de fer, recouverts de laine et de sable, rangés dans une petite boite ou sac de toile. Selon les traditions des communautés indigènes qui habitent les hauts-plateaux du Guatemala, ils servent à faire partir les peurs et à éloigner les tristesses. Les mères les fabriquent et les offrent à leurs enfants quand ils ont peur ou quand ils ont des cauchemars : Il faut alors raconter ses peurs et ses cauchemars aux petites poupées puis les ranger sous l'oreiller quand on va dormir. En se levant, les peurs ont disparu car les petites poupées les ont emportées loin, très loin...
L’ouvroir des brodeuses de la Mémoire, de Sonsón, est un
espace où se mettent en place de multiples sens sur la mémoire du conflit armé.
Cette initiative, née en 2009 grâce au soutien de l’Université d’Antioquia, s’est
renforcée petit à petit et a permis l'expression de la voix des victimes qui, comme un rite de guérison, ont perçu entre fils et
aiguilles, que broder, était une manière de construire :
En brodant, les expériences de vie, les sentiments et les savoirs deviennent
les fils qui forment la toile de la mémoire. A travers elle, on conjure les
peurs, on exorcise l’oubli et on détient le silence pour laisser place à l’indignation,
à la douleur et à la souffrance, mais aussi pour protéger l’espérance et la
force de vie qui, impétueuse, donne de nouveaux jours pour reconstruire le
quotidien.
Pour
cette deuxième édition, Nous, femmes et hommes, colombiens, latino-américains,
européens et citoyens du monde, nous nous sommes réunis à Montreuil, aux portes
de Paris, en France, pour manifester de manière festive et enthousiaste notre
soutien aux processus de paix entre le gouvernement colombien et les groupes
insurgés, débutés en octobre 2012 pour les FARC-EP et en juin 2014 avec des
dialogues exploratoires pour l'ELN.
Le
chemin parcouru dans cette recherche de paix n'a pas été sans obstacles. Mais
il a également avancé positivement avec des réussites indiscutables qui
l'approche d'un point irréversible.
Au
cours du processus de la Havane, des faits comme le dépassement d'un moment de
crise provoqué par la suspension des dialogues de la part du gouvernement, la
déclaration d'un cessez le feu unilatéral de la part des insurgés qui
participent aux dialogues, (ce dernier ayant été respecté depuis plus de deux
mois), la nomination d'un délégué
permanent du gouvernement des états-unis et un dialogue avec l'ONU sont des
signes qui mettent en évidence les avancées tant attendues.
Nous
saluons la publication des accords partiels sur les trois premiers points de
l'agenda, ce qui confère transparence et confiance dans le processus des
dialogues. Nous voyons avec enthousiasme les avancées obtenues sur la question
des victimes du conflit, avec la participation des cinq délégations de douze
membres chacune, représentatives de l'éventail des victimes de la violence.
Nous saluons également la visite à la Havane d'un groupe d'organisations de
femmes et leur réunion avec la sous-commission sur la question du genre.
Pendant
ces trois jours, entre réflexions, débats, expressions artistiques et
culturelles ; participation citoyenne et solidaire ; recueil de la
mémoire et des liens affectifs ; gastronomie et musique ; tout cela
avec comme devise « Penser, éduquer, art et culture pour un nouveau
pays », nous avons abordé des thèmes comme le processus de négociation
de paix, les victimes et la voix des exilé-e-s, la question de la propriété de
la terre et de sa restitution, ainsi que le rôle de la culture, de l'éducation
et de la création artistique pour construire la paix.
Avec
la présence d'ambassadeurs, de responsables politiques locaux, d'intellectuels,
d'artistes, de responsables de mouvements sociaux venus de Colombie et d'autres
pays, et un échange direct avec les membres de la délégation des FARC-EP depuis
la Havane, nous nous sommes confortés dans la nécessité de continuer à soutenir
la construction de paix pour poursuivre l'approfondissement de sa
compréhension, de ses antécédents et de ses implications futures, en
contribuant d'ici et à notre mesure à ce grand effort national.
Convaincus de l'importance du soutien citoyen et de la mobilisation de toutes les volontés pour renforcer et approfondir la construction de la paix, à travers cet espace et d'autres, dans ou à l'extérieur du pays, engagés dans cet effort, nous déclarons :
qu'il est impérieux d'étendre et de consolider ce processus de recherche de paix à tous les groupes insurgés, en commençant les dialogues avec l'Armée de Libération Nationale (ELN) et l'Armée Populaire de Libération (EPL),
qu'il est urgent de déclarer un cessez-le-feu bilatéral, avec un protocole de vérification accompagné par la communauté nationale et internationale, cessez-le-feu qui soulagerait les souffrances de la population civile dans les zones de guerre.
Nous lançons un appel pour que cessent les menaces, la persécution et la criminalisation des défenseur-e-s des droits humains, des dirigeants et dirigeantes, et de l'ensemble du mouvement social.
Nous sommes préoccupés par les agressions continuelles contre les mouvements paysans, afrodescendants et indigènes dans les processus de récupération et de restitution des terres, comme ce qui vient de se passer la semaine dernière dans le Cauca.
Nous déclarons qu'il est urgent de traiter la crise pénitenciaire que vit le pays et spécialement la situation précaire que vivent les prisonnières et prisonniers politiques dans les prisons nationales et étrangères afin d'engendrer un climat favorable pour les processus de paix.
Nous célébrons comme une grande avancée l'accord partiel sur la suppression des mines anti-personnelles dont nous avons pris connaissance pendant que se déroulait le Festival et nous considérons que la participation de membres du haut commandement des forces militaires dans ce processus est très positive. Nous appelons la communauté nationale et internationale à accompagner le déminage.
Nous reconnaissons l'importance de la Contribution à la compréhension du conflit et de ses victimes remise par la Commission Historique en février 2015 et nous lançons un appel à la diffusion de ce document par tous les médias, médias dont l'engagement pour la paix continue à être insuffisant dans le pays.
Nous saluons le début de convergences alternatives des secteurs sociaux et nous lançons un appel au renforcement de ces espaces d'unité à l'intérieur et en dehors du pays : C'est un apport pour la construction d'un mouvement social large et divers en faveur de la paix.
Nous reconnaissons l'importance de la migration colombienne comme sujet social et politique qui a un rôle important dans la construction de la paix. C'est pourquoi nous saluons avec joie les différentes initiatives que nous rencontrons sur ce chemin.
Nous appelons les colombiennes et les colombiens, les exilé-e-s, les migrants et les migrantes, poussés à aller vivre à l'extérieur du pays par la violence et la pauvreté, à s'engager dans la construction d'un nouveau pays en paix et avec Justice Sociale. Nous appelons la communauté nationale et les institutions à ouvrir, dans un geste de réconciliation, leurs bras et leurs cœurs aux initiatives de participation ou de retour de cette large partie du pays qui se trouve et qui vit à l'extérieur.
Fernando Rendon est né à Medellin, en Colombie, en 1951. Poète, éditeur et journaliste, il est le fondateur et le directeur de la revue de poésie Prometeo depuis 1982. A son initiative a été créé en 1991 le Festival International de Poésie de Medellin, auquel ont participé plus de1100 poètes du monde entier, et qui se déroule dans trente-cinq villes colombiennes.
Il est également le fondateur de l’Ecole de Poésie de Medellin. En 2007, il organise avec l’aide de Prometeo, la Première Rencontre nationale d’Art et de Poésie pour la Paix en Colombie, à l’origine de la création du Mouvement Mondial des Artistes et Intellectuels pour la Paix en Colombie.
Poète, il a publié Contrehistoire (1986), Sous d’autres soleils (1989), Chanson dans les champs de Mars (1992), Les Motifs du saumon (1998), la Question radiante (2006), Le chant de la Branche Rouge (2010), En Flotaison (2010)
Iván Cepeda Castro (né à Bogotá, le 24 octobre 1962) est un homme politique colombien, philosophe et défenseur des droits humains. Représentant à la Chambre des députés entre 2010 et 2014, il est actuellement sénateur dans le groupe parlementaire du Pôle Démocratique Alternatif. Il est le porte-parole officiel du Mouvement des Victimes de Crimes d'Etat (MOVICE), organisation née en 2003 pour regrouper les familles des victimes de crimes contre l'humanité et les organisations qui travaillent pour les droits humains.
Jaime Caycedo Turriago est anthropologue, professeur à l’université nationale de Colombie, Bogotá. Il est secrétaire général du Parti Communiste Colombien depuis 1994.
L'exposition "Vision Ancestrale des peuples de la Sierra de Santa Marta" est présentée au Festival 2015. Amado Villafaña, devait venir pour présenter ce travail mais il a eu un empêchement de dernière minute. Il a donc envoyé cette salutation au Festival.
Dans l'exposition, on observe des scènes de la vie quotidienne qui illustrent les croyances et la vision du monde indigène, mais aussi leur proximité avec la nature et leur vénération des éléments essentiels comme l'eau.
L'idée de cette exposition est née dans une grande assemblée où la décision a été prise d'aller au delà des frontières indigènes pour donner à connaitre le mode de vie des arhuacos. Amado explique "On a pris la décision de transmettre à travers des images ce qui se passe dans la sierra et comment nous voyons le territoire... Voilà pourquoi nous avons pris les caméras".
Cette exposition représente une fenêtre ouverte, un dialogue constructif qui vient d'un processus et d'un mûrissement minutieux : "Nous faisons l'effort de transmettre notre vision, notre interprétation du monde, les valeurs et le concept de territoire, et nous voulons partager avec vous cette grande responsabilité qui a été remise aux peuples indigènes". Dans cet ordre d'idée, l'exposition met en valeur l'importance de la Sierra Nevada dans la cosmovision indigène. Cette zone montagneuse du littoral colombien est sacrée. "Dans la Sierra Nevada, il y a l'essence de la vie. C'est le territoire ancestral de 4 peuples".
Et donc, protéger et conserver ce grand symbole naturel, c'est aussi respecter ces frères qui veillent sur ce petit morceau de territoire et qui ont décidé d'agir d'une manière didactique pour que le message arrive plus loin.
"Il est temps de traiter d'une manière plus aimable, de reconnaitre la nature comme un être vivant, comme un sujet et non comme un objet".
Mesdames et messieurs les ambassadeurs,
Monsieur Rolf Einar FIFE, ambassadeur de Norvège en France,
Monsieur Michel Mujica, ambassadeur de la République Bolivarienne du Vénézuela en France,
Monsieur Jean Paul Guevara Avila, ambassadeur de l’Etat plurinational de Bolivie,
Monsieur Hugo Ortega, en représentation de la République du Nicaragua
Monsieur Patrick Bessac, Maire de Montreuil,
Madame Lydia Samarbakh, Responsable du secteur International du Parti Communiste Français,
Madame Martine Billard, Secrétaire Nationale à l’international du Parti de Gauche,
Messieurs Armand Gatti et Jean-Jacques Hocquard, de la Parole Errante
Représentants des mouvements sociaux, journalistes, représentants des ONG et Associations,
Ami-e-s colombiennes et colombiens, latino-américains, français, européens, frères et sœurs, femmes et hommes de bonne volonté ici présents :
C’est avec une profonde émotion que nous avons la joie de prononcer les paroles d’ouverture du deuxième festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale.
Au nom des organisateurs du festival, merci pour votre présence qui reflète une fois de plus la solidarité et le sentiment qui nous unit : Penser et Rêver une Colombie en Paix et en Démocratie, avec Justice Sociale.
Ce Festival, qui se déroule comme le premier dans le lieu mythique de « La Parole Errante, à la Maison de l’Arbre », est le résultat de l’initiative de femmes et d’hommes, jeunes et moins jeunes, artistes, créateurs, poètes, musiciens qui soutiennent de manière claire et décidée les dialogues de paix entre le gouvernement colombien et les FARC-EP, comme avec l’ELN, ainsi que toute initiative qui cherche à mettre fin au conflit armé qui vide de son sang le peuple colombien.
Nous, qui sommes réunis ici, voulons que les veines de Notre Amérique se referment, parce qu’il faut dire adieu aux armes, parce qu’il est temps de baisser les fusils. Assez de morts, de disparitions, de faux positifs, il est l’heure de construire la Paix.
Chers amis, ce deuxième festival est bien accompagné. Nous verrons qu’il reçoit les salutations de nombreuses personnalités reconnues pour leurs nombreuses années de lutte pour la paix comme Fernando Rendón, directeur du Festival International de poésie de Médellín, Alfredo Molano, qui avait été invité au premier festival, Lisandro Duque, directeur de Canal Capital, le sénateur Ivan Cepeda, Jaime Caycedo,… pour eux tous nous demandons des applaudissements …
Ce festival est aussi le fruit d’une large diversité et c’est sa richesse !
Le succès rencontré lors de la 1ère édition nous a amené à la création de l’Association « Festival pour la Paix en Colombie – Mémoires et Justice Sociale ». Cela représente des heures, des journées, des mois de travail intensif, d’effort collectif qu’il a fallu consacrer pour concocter le programme de ce festival que nous sommes fiers de vous présenter.
Dans les débats, nous comptons sur la présence de femmes et d’hommes, militants engagés dans le processus de paix, et qui ont accepté de répondre à notre invitation. Leurs interventions alimenteront notre réflexion sur le processus de paix, ses portées, ses difficultés et perspectives. Nous avons le plaisir de vous présenter :
Imelda Daza: Survivante de l’Union Patriotique, réfugiée en Suède depuis 24 ans.
Lilia Solano: Representante du Front Large pour la Paix, Porte-Parole de l’Union Patriotique
Gustavo Gallardo: Coordinateur International de la Marcha Patriotica, défenseur des prisonniers et prisonnières politiques.
Yezid Arteta: Ex-commandant des FARC-EP, sociologue et journaliste, exilé politique résident à Barcelone
Henri Ramirez: Missionnaire Clarétien, membre du MOVICE (Mouvement Nacional des Victimes de Crimes d’Etat)
Paul-Emile Dupret : Membre du Comité pour les droits humains Daniel Gillard, de Belgique, fonctionnaire du Parlement européen.
David Moreno Rodriguez: Sociologue et journaliste, membre du réseau de communication paysanne « Prensa Rural »
Celia Umenza: Membre de la Garde Indigène et de l’ACIN (Association des Autorités Indigènes du Nord-Cauca)
Carlos Medina Gallego: Professeur Universitaire de la Faculté des Sciences Politiques de l’Université Nationale
Alvaro Hernan Forero Hurtado : Avocat de l’Université Libre, porte-parole de la MANE (Mouvement National Etudiant)
Ce festival est enrichi également par la présence de nombreux artistes, musiciens, créateurs plasticiens, poètes, comédiens, associations de France et d’Europe, de mouvements et partis politiques, qui adhèrent volontairement à cette cause, en étant conscients du rôle que peut jouer l’art dans un moment si important pour l’histoire de la Colombie.
Depuis cette accueillante ville de Montreuil, aux alentours de midi, nous, ici présents, envoyons à la Colombie et au monde un message, un hymne plein d’optimisme et d’espoir. Nous clamons une Autre Colombie, un pays où Penser, Eduquer, Art et Culture pour un nouveau pays serait possible.
Poète, poétesse : Viens les mains dans les poches et deux ou
trois textes en tête…
Un cercle de poètes autour de nos illustres disparus est une
cause noble : Afin d’engendrer des processus contre la violence et la
mort, il est urgent de défendre la poésie au sein d’un événement
comme le « Festival pour la Paix avec Justice Sociale en Colombie »
qui a lieu en France. Pour la première fois dans la courte histoire du Festival pour la paix en
Colombie, nous invitons délibérément à la création d’un véritable espace
poétique au cours de l'événement : un espace de création et de
rencontres. Très amicalement.
Gustavo Nieto Espinoza
Afin de commémorer l’anniversaire de la naissance de GABO
(Gabriel Garcia Márquez) et commencer le « FESTIVAL POUR LA PAIX EN
COLOMBIE, avec Justice Sociale », nous t’invitons à participer activement
à un récital suivi d’un pot amical pour la paix en Colombie et dans le Monde.
Le vendredi 6 mars à partir de 19h00 jusqu’à 22h00
A la Maison Ouverte, 17 rue Hoche. MONTREUIL
(Métro Mairie de
Montreuil. Ligne 9).
En sortant du métro, prendre la rue Pasteur, deuxième rue
à gauche.
Poète, poétesse : Viens les mains dans les poches et deux ou
trois textes en tête…